Il n’y a pas de meilleur titre que celui-ci pour résumer le fond de notre pensée alors que les cardeurs que nous sommes, doivent démêler et peigner la laine de la plus douce façon pour lui donner toute sa volupté.
Si la main, de ses gestes mécaniques, acquis avec le temps sait comment faire, l’esprit s’applique lui à réfléchir, anticiper et évoluer au-delà des sens.

Il sait qu’à un moment où à un autre, il devra faire face à une difficulté qui, aussi minime soit-elle, est toujours un challenge.
Cette remise en question forge, apprend et endurcie car rien n’est jamais joué, tout est nouveau, tout aspire à sortir de sa bulle pour imaginer la suite.

Nous pourrions choisir la tranquillité d’une activité bien rodée, usant, abusant de tous les outils d’un monde calibré, bien rangé et formaté. Main non !
L’essence de notre métier est celui de nos anciens.

Ces artisans matelassiers-litiers qui allaient de maison en maison, à la rencontre de l’autre pour lui faire son lit.

Apporter la joie d’avoir une nouvelle couche pour la nuit, contribuer à envoyer en poussière toutes les traces du passé pour redonner un nouveau souffle, partager l’intimité l’espace de quelques instants et comme un confident accueillir les rêves.
Alors quand en plus, le support est composé de laine, de fibres naturelles, de toiles fleuries, c’est comme un parterre du paradis qui enlace la nuit.
C’est avec cet état d’esprit que nous avançons.

Les choix qui sont fait sont ceux de maintenir et préserver cette rencontre et de donner le meilleur de nous même.

Jmi